lundi 23 septembre 2013

La paix à tout prix?

Vouloir la paix, c'est évident, tout le monde veut la paix, même le plus sanguinaire. Quoique... La paix, on la demande même à la messe.
La paix comme un but à atteindre, c'est une chose. Reste à savoir comment y arriver. Là-dessus, il faut lire l'article lumineux de Jean-Louis Schlegel dans la Vie du 12 septembre :"La paix à tout prix... sur le dos des peuples?" ... Entre nations "bien élevées", qui cherchent sincèrement le jeu démocratique et qui respectent les moyens pacifiques, le débat, le respect de l'autre, pas de problème. Mais avec les dictatures? Que je sache, on n'a jamais vu un dictateur, qu'il s'appelle Staline ou Kadhafi, régner par la douceur. Pis, si ces gens-là prônèrent la paix entre les nations, ce fut uniquement pour piéger les pays démocratiques, car ils savaient très bien qu'un Etat de droit hésitera toujours devant la coercition et la violence.

Avons-nous oublié les leçons du présent et celles de l'Histoire? Les leçons du présent, ce sont les opposants à Bachar el Hassad. Au début de leur révolte il y a deux ans, ils avaient manifesté pacifiquement. Et qu'ont-ils récolté? Les massacres, les bombes, et pour finir, la mort chimique... Les leçons de l'Histoire, c''est Munich en 1938. Mrs Daladier et Chamberlain en revinrent tout contents, ils avaient "sauvé la paix". Hitler aussi en revint tout content, il avait les mains libres pour étendre la "peste brune" par la guerre. On connaît la suite...

Voilà pourquoi l'initiative du pape, cette "journée de prière pour la paix", m'a laissé songeur. Je n'y ai pas participé, car je ne suis pas d'accord pour la "paix à tout prix". Nous ne cherchons pas la guerre, mais comme dit encore J.L. Schlegel, nous voulons empêcher le méchant de nuire. Au besoin par la coercition et la menace. Ce peut être sur le long terme, comme la coercition économique ou l'isolement diplomatique; ce peut être à court terme, comme la force militaire s'il y a urgence. Pensons-nous que les chebabs de Somalie ou les Boko Haram du Nigéria comprennent le mot "paix", ou simplement "pitié"? Le monde restera-t-il longtemps à se lamenter sans réagir? Alors bravo si Mr Bachar el Hassad détruit son arsenal chimique,  mais faut voir à ne pas se faire rouler! Dans le même temps où nous cherchons "la paix à tout prix", le dictateur cherchera à renforcer son pouvoir, et cela aussi, "à tout prix".