lundi 1 octobre 2012

Il y a sacré et sacré

Comme le disait un pasteur sur RCF (Radios Chrétiennes en France), si le sacré est un obstacle à la liberté d'expression, alors il n'y a plus de liberté d'expression.

Mais au fait, qu'entendons-nous par "sacré"? Si cela signifie intouchable, séparé, tabou, pour nous chrétiens, ce sacré n'existe pas, comme le dit très bien Jean-Noël Bezançon. Depuis l'Incarnation, le voile du Temple s'est déchiré, Dieu est parmi les hommes, même si, par la suite, l'Eglise - copiant en cela l'Empire romain - a voulu abusivement rétablir le sacré-séparation. Ce qui a donné, par exemple, la Messe dos au peuple et le port de la soutane. Non, ne recousons pas le voile du Temple!

Pour nous, depuis Jésus, le seul sacré c'est l'homme. L'homme dans sa dignité, l'homme digne de respect et d'amour. Ce n'est pas un sacré qui sépare, mais un sacré qui nous fait solidaires de tout homme. C'est notre conviction, et en cela nous rejoignons les humanistes, tous les humanistes qu'ils soient croyants ou non.

Donc, il ne faut pas se tromper de sacré. Mais voilà: il y a le "scandale du faible" comme dit St Paul. Les "forts dans la foi" peuvent supporter caricatures, films insultants et autres peintures. Mais les faibles? Si ce que je dessine doit faire du tort à mon frère, le scandaliser, vais-je encore dessiner? Au nom de la liberté d'expression, vais-je encore travailler pour la paix?

Oui, euh, hé, hein, bon! D'accord. Mais le faible, quand sortira-t-il de sa faiblesse? Quand ne se trompera-t-il plus de sacré? Et, pour ce faire, quand osera-t-on soumettre les "textes sacrés" comme le Coran à la critique littéraire et historique? Quand les éléments les plus éclairés parmi les musulmans auront-ils le droit d'intervenir en théologie? Quand le soufisme aura-t-il vraiment droit de cité?
On a parfois l'impression que, pour certains qui se disent musulmans, la seule façon de se défendre, ce sont les hurlements, les fatwa et les mains coupées. En fin de compte, tout cela n'est qu'un aveu de faiblesse, comme toute politique de coercition d'ailleurs.

En 2012, il faut absolument aller plus loin, et laisser historiens et exégètes faire leur travail. Que ce soit en christianisme ou en islam.

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