dimanche 27 novembre 2011

En relisant Luc 21/29-33...

Le figuier et tous les arbres. Luc est plus approximatif que Marc et Mathieu dans sa compréhension de la campagne! Mais ce qui l'intéresse, c'est la comparaison: le printemps, l'été qui approche, le Royaume de Dieu qui vient...

Pour comprendre la parabole de l'intérieur, pensons aux révolutions arabes (mais oui!), aux "printemps arabes", là à côté de chez nous. Nous qui sommes bien carrés dans nos bonnes petites démocraties occidentales, nous avons peut-être perdu de vue l'immense espérance qui avait soulevé nos ancêtres en 1789 et 1848. C'est loin, peuchère! Nous nous passionnons - plus ou moins - pour les futures élections, nous comparons les mérites respectifs d'Eva Joly et de Marine Le Pen. Pendant ce temps, chaque jour du Bon Dieu apporte son lot de morts, de blessés, d'enfermés, en Syrie et ailleurs.

Des jeunes, des gens acceptent de donner leur vie pour que leur pays change, que la liberté vienne, que les droits des femmes soeint respectés, que les prédateurs et les corrompus soient châtiés. Et nous chrétiens, nous savons que ces gens qui luttent pour la liberté font, sans toujours le savoir, un pas vers le printemps du Royaume. Quoiqu'il arrive par la suite. Est-ce que nous sentons cela dans notre coeur?

En ces jours où se tiennent les Semaines Sociales de France, souvenons-nous que le thème en est :"La démocratie, une idée neuve?". Ces Semaines Sociales, elles aussi, sont un pas de plus vers le Royaume.

mercredi 16 novembre 2011

Une Eglise aux frontières?


Je reviens de Notre Dame du Laus, où nous avions une réunion des animateurs de pèlerinage de la région PACA. Ce n'est pas peu de dire que les pèlerinages ont aujourd'hui le vent en poupe, confirmant ce qu'écrit Danielle Hervieu-Léger dans Le pélerin et le converti. Le pélé, lieu rêvé pour la nouvelle évangélisation, où les gens viennent par centaines, par milliers, ne demandant qu'à écouter l'Evangile, à chanter, à processionner, à se sentir un Corps. Et le sacrement de réconciliation! Un des problèmes de ND du Laus, c'est le trop grand nombre de confessions... Alors, que demande le peuple? Nous n'avons pu que constater la belle santé de la plupart des pélerinages dans notre région. Et combien de conversions, de "retours"? C'est étonnant, merci mon Dieu.

Bon, mais quand même. Une toute petite réflexion m'est venue à l'esprit, et je parle un peu au hasard comme le vieux Job qui, après avoir parlé, mettait une main sur sa bouche. Risquons-nous quand même.
Est-il vraiment nécessaire de mobiliser huit religieux dans la force de l'âge pour un seul pélerinage? Alors qu'à côté, dans les quartiers Nord de Marseille, des communautés franciscaines, jésuites, oblates doivent quitter les cités faute d'effectifs? L'Eglise ne doit-elle pas être "aux frontières" aussi, là où quelqu'un de peu averti parlait de "désert spirtuel"? Y être présent, non pas pour monter sur une caisse et prêcher au coin de la rue, ni pour faire du porte à porte à la mode évangélique, mais pour "vivre avec" tout simplement; ce qui revient à dire, le plus souvent: vivre avec les pauvres. Etre aux frontières,, non pas pour édifier un Mur de Berlin, mais pour risquer la rencontre et montrer aux hommes, si possible, un visage de l'Eglise amie et pauvre. Faudra-t-il clore une aventure commencée par Jésus au temps de la Cananéenne et poursuivie par St Paul?

Pourquoi si peu de jeunes clercs envisagent cette forme de Mission? Est-ce par peur de perdre leur vocation? Ou parce que ce n'est pas "rentable"? Ou par crainte de risquer sa peau hors du cocon clérical? Mais j'ose le dire: il y a là un appel de l'Eglise, appel à entrer dans "le monde de ce temps", comme disait le Concile. La Mission, c'est encore et toujours cela: partir aux frontières...

Mais, encore une fois, je parle tout à fait par hasard.