mercredi 13 avril 2011

et après?

J'ai entendu dire qu'en un pays du Maghreb ayant fait sa "révolution du jasmin" en chassant son dictateur, certains songeraient à établir la charia... Nous comprenons bien qu'après tant de jours de chaos, qui ne sont pas finis en Lybie ou en Syrie, sans parler du Yémen, les gens soient inquiets. Ils se demandent :"Et après?" Après toute révolution, il y a une soif de remise en ordre, c'est normal. Et bien des musulmans rêvent de la charia comme moyen de retrouver la paix.


Oui mais... Je crois que les millions de personnes qui font là-bas le V de la victoire, célèbrent d'abord une liberté retrouvée: liberté personnelle, mais aussi liberté publique, politique, liberté d'opinion. Or, imposer la charia est un déni, non de la liberté de conscience - personne ne peut m'empêcher de penser ce que je veux - mais de la liberté de ne pas me soumettre à la loi si je ne suis pas musulman.


Pourquoi se libérer de la dictature d'un homme pour imposer la dictature d'une religion? Que diraient les chrétiens si l'on voulait revenir au temps de Louis XIV, quand le catholicisme était "religion d'Etat"? Si telle était la tentation, je serais le premier à sortir de la religion et je donnerais raison à ceux qui prônent la disparition d'une croyance devenue caricature de l'Evangile. Caricature de Jésus, caricature de Mahomet, c'est pareil. Si une religion veut s'imposer à tous, elle ne porte plus le Projet de Dieu

Il faut être extrêmement vigilant là-dessus. Je peux bien faire des processions, affirmer ma différence chrétienne ou musulmane, mais je dois de temps en temps, d'aventure, me demander comment cela est perçu par "les autres."

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