mardi 8 mars 2011

Sécularisation (suite et fin)


Oui, il faut aller plus loin... La sécularisation est une chance, mais pas n'importe comment. Elle le sera à condition d'aider l'homme à se lever droit dans ses bottes. Que la solidarité l'emporte sur le "moi d'abord"; que l'esprit de compétition cède le pas au souci du bien commun; que la tendresse contredise l'orgueil. En un mot, que l'être l'emporte sur l'avoir.

Ce sera/c'est un combat de tous les instants, combat auquel tout homme de bonne volonté sera/est convié. De fait, ce combat pour l'être est un des enjeux de la mondialisation.

Prendre acte de la sécularisation, s'y sentir à l'aise, se dire qu'elle est une chance, et se rendre compte des enjeux pour que ce soit un projet réussi, voilà une nouvelle façon de penser le christianisme. C'est à la fois une nouvelle manière et une très vieille manière, car elle est dans le prolongement de l'Incarnation.

Mais il faudra se souvenir, pour apporter une nuance aux propos du Cardinal dans "Confession d'un cardinal" page 379, que les chrétiens ne sont pas seuls à vouloir humaniser la mondialisation. Il s'agit pour eux de jouer leur partition dans la chorale de tous ceux qui se rendent compte des enjeux. Ouvrons les yeux et les oreilles pour voir et entendre ceux qui ont commencé à se lever pour "vivre autrement": chrétiens ou pas, musulmans ou bouddhistes... Hommes de bonne volonté, tout simplement, à l'instar de tous ceux qui se retrouvent dans les révolutions arabes actuelles, entre autres.

Alors nous les croyants, découvrirons avec émerveillement que l'Evangile et ses valeurs seront revendiqués comme leurs par tous ces gens de bonne volonté. On croyait l'Evangile disparu, perdu dans les églises désertées, et voilà qu'il devient l'âme du siècle!

Vous allez me dire que je rêve en couleurs, que c'est de l'utopie? Martin Luther King rêvait aussi... D'ailleurs, bien des chrétiens vivent déjà la sécularisation de façon très positive. Par définition, ce n'est pas aussi voyant que les prédicateurs de rue, mais c'est tout aussi vrai. Je puis en témoigner au sortir des Semaines Sociales de France, et en rencontrant ces chrétiens marseillais des quartiers Nord-Est. Non, ce n'est plus tout à fait un rêve.

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