jeudi 29 octobre 2009

Le ridicule et le sublime


Dernièrement, le père Di Falco, évêque de Gap, parlait sur RCF. Avec humour, il se demandait si on allait payer les enfants assidus à la catéchèse, tout comme les collégiens ne faisant plus l'école buissonnière. Et d'évoquer les enfants de Madagascar devant faire des kilomètres à pied chaque jour pour aller à l'école.

Cela me rappelle André, un petit gars de Tchakidjébé (Cameroun), handicapé des deux jambes. Chaque jour il devait faire plus d'un kilomètre, sur les fesses, pour rejoindre l'école. Et cela jusqu'au jour où nous lui avons trouvé un fauteuil roulant, déniché tout cassé à la sous-préfecture, et réparé tant bien que mal. La joie dans les yeux du garçon ce jour-là, je ne vous dis pas!

Et la nuit de son baptême à Douvangar, quand il était en troisième! André se présente devant la piscine baptismale avec les autres. Je lui propose d'aller simplement lui verser l'eau sur le front. Il fait non de la tête et plouf!.. se jette à l'eau, nage jusqu'à l'autre bord et me regarde ensuite, un immense sourire aux lèvres. J'en ai eu la gorge serrée.
D'un côté, un garçon de fer, de l'autre, des jeunes que l'on mue en dévots de l'argent. Où est l'avenir?

Au fait, dans bien des langues africaines, aimer et vouloir, c'est le même mot...

1 commentaire:

Bernard a dit…

Cette histoire est formidable !
Bravo pour nous l'avoir partagée !