lundi 9 février 2009

convivialité


Ca y est, le mot est lâché! Mot un peu compliqué, mais les français adorent. Avec lui, la vie prend un goût d'aïoli partagé, de grillades et de rires. Et aussi de paroles. Car chez nous, un repas sans parler, ça passe mal, ça manque de goût. Foin des fast-food et autres restos rapides. Au temps de la convivialité, la vie retrouve de sa magie, en ces instants où l'on met les tracas au placard, où le stress s'éloigne.

Mais la convivialité dépasse le repas: c'est un art de vivre qui fait sauter les barrières empêchant les gens d'être heureux.

Il y a des barrières idéologiques: suivant que je suis de droite ou de gauche, mes dires n'auront pas la même saveur pour le francais qui m'écoute. Barrières... A la paroisse Notre Dame de l'Amitié (Marseille 13ème), nous avions pris l'habitude de nous retrouver périodiquement avec les voisins: l'esthéticienne, l'assureur, les garagistes, l'école de conduite. Le temps d'un anniversaire et d'une assiette de petits fours, nous attirions les regards ébahis des voitures qui passaient là, sur l'avenue. Tout naturellement, l'ami Loïc avait baptisé la placette :"Place de l'Amitié."

Voilà encore un travail misssionnaire: faire tomber les barrières. En mission, un presbytère transformé en bunker est un contre-témoignage. Des haies, des portes blindées, des claustra, non! Bien sûr on risque d'être dérangé, mais on est là pour ça. En Afrique d'ailleurs, tout le monde est chez tout le monde; celui qui s'enferme est vaguement soupçonné d'être un voleur-recéleur. Alors, que la maison fût un carrefour, c'était pour moi une joie.

Faire tomber les barrières... Il suffit parfois d'un ménage qui ose. Ainsi, sur le plateau de la Croix Rouge à Marseille, Henri-Jacques et Marie-Do ont osé inviter leurs voisins à un apéritif-trottoir, là en bas de chez eux. Et leur foi, que les autres auraient pris pour une idéologie parmi d'autres, s'est mise à vivre, dans un sourire.

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